Des projets d’infrastructure structurants à la réhabilitation des quartiers et aux microcrédits au profit de l’autonomisation des personnes vulnérables, la BEI a accompagné durant quatre décennies le développement des conditions de vie des Tunisiens.
La Banque européenne d’investissement est inéluctablement l’instrument financier qui a soutenu à tour de bras la Tunisie et a accompagné son développement durant 42 ans. Dans un point de presse, tenu mercredi 16 février à Tunis, Jean-Luc Reverault, chef de la représentation de la BEI en Tunisie, a révélé que la Tunisie est le premier pays hors Union européenne à avoir bénéficié de 13% des financements de la BEI au cours des 10 dernières années et de 2,4 milliards d’euros mobilisés dans le cadre de 36 opérations durant ses 42 ans de présence en Tunisie dont « un tiers consacré au soutien des PME, TPE, des micro-entreprises et des secteurs de l’industrie tunisienne, et deux tiers octroyés à l’Etat et aux entreprises publiques pour des projets d’investissement ». Parmi les projets phares financés dans notre pays, il y a lieu de citer le programme de modernisation des établissements scolaires (PMES), qui a été lancé en 2017, avec 70 M EUR pour la construction de 59 collèges et lycées et la réhabilitation de 383 établissements scolaires. Ce projet, a-t-il souligné, vise le « renforcement des capacités des cadres du ministère de l’Education, la rénovation et la construction de bâtiments, l’acquisition d’équipements et de matériel, ainsi que pour la formation de 800 cadres éducatifs sur les techniques de passation des marchés conformément aux normes européennes, la gestion de projets et le développement durable et initiés à la dynamique de soutien au comportement positif ». A ce jour, 162 établissements scolaires ont été réhabilités tandis que 110 autres sont en cours en plus de la construction de neuf écoles et 22 en cours de construction, a souligné Jean Luc Reverault.
Un autre programme non moins important est celui portant sur la réhabilitation et l’intégration des quartiers populaires (Priqh) et pour lequel la BEI a mobilisé 294 M euros. Ce programme, qui s’inscrit dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie des citoyens tunisiens, vise à permettre l’accès aux services de base et impulser une dynamique socioéconomique dans 310 quartiers périphériques défavorisés à travers la construction d’équipements sociocollectifs, l’amélioration des logements insalubres et la réalisation des travaux d’infratructures urbaines. « Un million d’habitants ont bénéficié de ce programme et plus de 200 quartiers ont été réhabilités avec le concours de l’Arru et plus de 130 lieux socioculturels et industriels tels que les complexes culturels, sportifs, parcs de loisir et locaux industriels, ont été construits », explique le chef de la mission de la BEI à Tunis.
Mais la BEI agit aussi en faveur de la sécurisation de l’approvisionnement de l’eau potable dans le Grand Tunis à l’horizon 2040 à travers un projet, en collaboration avec la Sonede. La banque a alloué un budget de l’ordre de 38 M Euros à ce projet en vue de la réalisation d’une station de traitement de l’eau potable à Béjaoua qui sera dotée d’un réseau de transfert et de raccordement du port financier de Kalaât Landlous. Près de 2,8 millions d’habitants bénéficieront de ce projet qui est en cours. Un autre prêt de 69, 6 M d’euros au profit de l’Onas a pour objectif l’assainissement et la préservation de la qualité des eaux du littoral par la réduction de la pollution de la mer Méditerranée et ce à travers la réhabilitation et l’extension de quatre stations d’épuration (sud Méliane, Sousse Hamdoune, Jedaïda et Kélibia). Il y a lieu de signaler aussi le secteur de l’énergie avec un projet qui englobe plusieurs composantes portants sur le renforcement du réseau du transport d’électricité dans plusieurs régions tunisiennes. Le secteur du transport est un autre pilier des activités de la Bei en Tunisie avec des montants colossaux tels que le projet du RFR, la modernisation des infrastructures routières et la construction de l’autoroute Sfax-Gabès.
Le secteur privé n’est pas en reste dans le viseur de la BEI puisque le Groupe OneTech a bénéficié d’un prêt d’un montant global de 30 millions d’euros en vue d’appuyer le développement et l’innovation au sein du secteur privé, à travers la création de conditions financières attractives pour les entreprises privées. Cependant, Jean-Luc Reverault a avoué que certains projets ont connu quelques retards qui sont dus à des difficultés ordinaires telles que l’expropriation ou la mauvaise rédaction des appels d’offres. Il a cité l’exemple d’un prêt signé avec l’Onas en 2005 et dont le décaissement du reste des tranches est toujours en cours ou encore celui du RFR en butte à plusieurs entraves de lancement. Toutefois, il s’est dit confiant que ces projets finiront par prendre forme. Interrogé sur l’indépendance de la Banque, M Reverault a indiqué que les actionnaires de la Banque européenne d’investissement (BEI) sont les États membres de l’UE et que si des sanctions ou des restrictions émanent de l’UE à l’encontre d’un pays hors UE, la BEI sera dans l’obligation de s’y conformer.
